De Mai Chau aux rizières du Nord-Ouest à moto

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16 mai 2013  posté dans ici et ailleurs, Vietnam  avec 2 commentaires  tags , , ,

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Hauts sommets couverts de végétations, vallées fertiles et villages de minorités ethniques vivant des cultures teintent le paysage de la région Nord-Ouest du Vietnam.
Peu peuplée elle permet de sortir des sentiers battus (à quel prix parfois, vous verrez !) pour de belles balades au milieu des rizières, et d’échapper à l’effervescence urbaine qui caractérise la majorité des itinéraires vietnamiens.

 

La plus belle des régions, celle où l’on rencontre les minorités ethniques dans leurs costumes colorés, c’est celle de Sapa. Malheureusement début Avril, ce n’est pas la meilleure période, on sort juste de l’hiver, il fait encore frais et les rizières ne sont pas prêtes. On choisira donc d’aller plus bas, à l’ouest d’Hanoi, dans la région de Mai Chau.

 

Quitter la capitale et se retrouver très vite dans la campagne et la nature, c’est le bonheur, Mai Chau étant un agréable gros bourg entouré de rizières vertes, encore plein d’authenticité.

 

Depuis là bas on peut partir en scooter à la découverte du parc de Pu Luong, se balader à pieds entre les villages de minorités en suivant une plus ou moins grande boucle, et dormir chez l’habitant, enfin à ce qu’il paraît…

Notre expérience aura été tout autre, découvrant au fil des kilomètres une route à travers d’impressionnants cols de montagne.

Finis les sentiers pédestres, place aux travaux qui rongent le relief pour permettre à tout véhicule d’aller et venir. Tant pis pour les touristes et leurs balades, et tant mieux pour eux.  Faut dire qu’ils sont quand même bien paumés et en marge, là haut dans leurs montagnes spectaculaires.

 

Même en scoot c’est superbe. On est tous seuls, le décor est grandiose, hyper vert, avec les rizières en terrasses et en pierres partout. Doit y’avoir un sacré boulot pour gérer tout ça…

Au fil de la route, tout le monde nous salue, les enfants sont comme des petits fous de pouvoir hurler Hello Hello en agitant la main ! Ils vivent dans des villages et des maisons vraiment basiques, un peu comme au Laos.

 

On en prend plein les mirettes, mais ça va se corcer quand Carole prend froid. On est en altitude, le fond de l’air est un peu frais, pffff c’est fragile une fille quand même :)

On décide d’arrêter la balade pour aujourd’hui et de trouver quelqu’un qui nous accueillera pour la nuit.

Ouais… et ben pas évident ! Même quand Alex mime quelqu’un qui dort et n’hésite pas à y aller à coups de gros ronflements, ils nous regardent avec des yeux de merlans frits.

Quand ils comprennent ils disent non, Carole se tortille dans tous les sens à cause du mal de ventre et de la fièvre, sacré tableau !

Quand ils ne comprennent pas, on se met même à dessiner. La lune, un lit, nous… C’est possible ?

Ouf, on trouve une charmante famille qui prend pitié de la malade et nous accueille à bras ouverts.

Fin de journée sous 4 couettes pour l’une (il fait quand même 25 degrés), et tentatives d’échanges avec la famille et tout le village curieux pour l’autre, on vit là un moment brut et unique !

Le soir, on met les petits plats dans les grands. Qu’est ce qu’on veut manger, nous demande le plus grand des 2 fils qui parle assez bien anglais grâce à l’école ? Comme vous, peu importe, pas de problème ! Ca sera canard, rien que ça, et canard que le padre va chercher à quelques 35 km de là alors qu’il y en a des dizaines qui courent autour de la maison sur pilotis.

On sent que ça s’agite en cuisine, on est tout contents de partager ce moment avec eux.

 

Mais quand on passera à table… Gloup… surprise !!! Ils se donnent du mal, mais on est clairement dans un endroit et une famille très pauvres. Du coup, le canard a été vulgairement cuit entier dans l’eau, sans rien d’autre, coupé à l’arrache à grands coups de machette, et son sang aura été versé dans l’eau des nouilles ! Mmmmmmmh mais c’est formidable tout ça, on va se régaler, et y’en a une qui va souffrir avec ses microbes et son bidon en vrac !

On arrivera à faire bonne figure et à éviter le pire quand eux se lèchent les doigts et se resservent sans cesse, assis par terre en tailleur, trinquant avec Alex et leur alcool de riz super fort.

 

Et ce ne sera pas tout. A peine les festivités terminées, se pointe un policier du village. On avait déjà eu vent dans l’après midi que quelqu’un voulait voir nos passeports, et là le mec est à la porte. On montre patte blanche, visas etc… mais cela ne va pas…

On ne peut pas dormir ici. Pourquoi, on ne saura jamais réellement, mais il faut suivre le policier, aller là où lui a décidé, et bien évidemment payer. Arg, que c’est rageant ces histoires, que c’est dommage pour cette famille si gentille et heureuse de cette expérience autant que nous de se faire emm*** par les flics à 21h le soir, complètement paumés dans la montagne ! Après une longue discussion en Viet qu’on ne comprendra pas (on est intelligents mais quand même), le jeune garçon nous dit qu’on peut rester. En fait il VEUT qu’on reste, il nous a adoptés et il n’aime pas la police. Mais sa mère voit les choses autrement et on la comprend, ils ne veulent pas d’ennuis. On ramasse nos affaires, mais il est tard, Carole est toujours bien malade, on a peu d’autres choix que d’abdiquer.  En sortant de la maison, une bande de jeunes nous interpelle discrètement : suivez nous, venez chez nous on peut vous cacher !

L’affaire prendra une tournure clandestine plutôt originale, puisqu’on se retrouve allongés sur le plancher de ce qui semble être un débarras-poulailler-cabane de chantier, annexe à leur petite cabane juste à côté des travaux de la route, sous une bâche.

Quelle nuit mes amis ! Les couvertures puent, le sol est couvert de poussière, il fait froid, on aperçoit les flics qui surement nous cherchent avec leur lampe de poche, ça c’est de l’aventure !!!

 

Au petit matin, avant même que le soleil se lève, on prend notre baluchon et on saute sur notre scoot que les jeunes avaient planqué plus loin…

On achètera sur la route des vieux jogging et couvertures au marché pour tenter de se réchauffer, ne passant donc pas inaperçus dans les villages avec notre allure de manouches !

 

Une fois le soleil un peu plus haut dans le ciel, on commencera à bien rire de cette situation, et à profiter à nouveau de ces décors de fous dans lesquels on avance.

Le retour à notre petite maison à Mai Chau, chez l’habitant aussi mais cette fois permis et bien plus confortable, on prendra une journée de repos pour se remettre de nos émotions et réaliser tout ce qui vient de se passer.

 

  • disqus_kdqpQdBRp2

    j aime tout tout tout !!!!

  • http://www.facebook.com/jmpatou.ch Jmpatou Ch

    Magnifique cette ballade …. On aurait voulu partager pour de vrai cette belle aventure !
    Vos photos (comme toujours) sont très réussies, continuez à nous faire partager, on en redemande encore et encore !