Enfilez vos strings de pieds, pas besoin de casques, on part dans le Nord-Ouest de la Thaïlande.
Bien loin des cocotiers et des plages de rêve, la région du Nord, de Chiang Mai à la frontière Birmane, offre des paysages tout aussi splendides, tantôt montagneux (non, on va parler de grosses collines, on est des Alpes quand même…) tantôt jungle et forêt, et arpenter les routes sinueuses qui les traversent est un régal.
Pour le contexte et le côté pratique, quelques infos…
Nous laissons nos sacs à la guesthouse à Chiang Mai, prenons 3 culottes, 2 tshirts et notre appareil photo, et louons une super mobyl’ à 4 vitesses, la Honda, la vraie ! On avait pas sous la main nos slibars rembourrés, dommage, notre postérieur s’en rappellera.
Pour 125 baths par jour (3 €) et un plein à 100 tous les 150 km, c’est elle qui nous amènera partout. On aura fait 800 km et plus de 1 600 virages à califourchon sur son dos, et autant dire que les vitesses sont indispensables dans les montées !
Bref, avec le strict nécessaire, nous allons faire une boucle à partir de Chiang Mai, partant vers le Nord et Paï, puis se diriger vers l’ouest et longer la frontière Birmane avant de retourner au point de départ.
On enclenche la 1e, et on y va !
Très vite, en s’éloignant de Chiang Mai, 2e plus grande ville après Bangkok, tout est plus calme.
La 2 voies très clean est utilisée par les pick up et leur marchandise, quelques camions remplis de bétail ou de bois, et les scoot.
Mais pas un touriste, ou presque. Au bord de la route, des petites échoppes vendant bananes ou ananas, parfois quelques groupements de maisons mais c’est tout.
Au bout de 60 km, plus de 2 voies, mais une belle route goudronnée à travers les arbres, à la fraîche, les petits serpents traversent la route darre-darre, la balade est belle ! Surtout en 2 roues et sûrement encore plus avec de belles cylindrées.
Les virages se succèdent, en montée, en descente, dans la jungle…
En s’approchant de la 1e étape, Paï, à 120 km environ, tout est beaucoup plus sec. On prend de l’altitude mais quasi impossible de voir le paysage au loin, c’est plein de brume, c’est quoi ce délire ? C’est en fait les mini-feux qu’ils provoquent un peu partout qui font ça. On est à la saison sèche, et afin d’éviter les gros incendies incontrôlés, ils crament au fur et à mesure le bois mort qu’il y a par terre, et on traverse des nuages de fumée. Maintenant, ces feux suivent une réglementation et sont permis à une certaine période seulement. Et oui, avec la pollution grandissante liée aux voitures, Chiang Mai qui se développe etc, il y aurait de plus gros risques sanitaires et écologiques si ce n’était pas régulé.
Même en arrivant à Paï, impossible de discerner le relief alentour.
Paï, c’était avant un petit village hippie. Aujourd’hui, c’est toujours à taille humaine, mais bondé de touristes et le côté hippie est discutable.
Oui, c’est à la cool, oui on crèche pour pas cher au bord d’une petite rivière, oui le temps semble s’être arrêté ici et les gens vivre de rien, mais on « se la joue » surtout hippie, regarde-comme-mon-fute-est-large-et-crade, au milieu de centaines de touristes identiques.
L’ambiance est quand même agréable, surtout le soir quand le marché (surtout de souvenirs) s’installe, ainsi que les cantines de rues. On se régale encore pour 3 fois rien, on mange thaï, indien, barbecue de légumes bio, brochettes… On peut même profiter d’une bouffe de chez nous qui est organisée par les voyageurs dans les guesthouses équipées d’une cuisine. Chacun met 2 € et on partage le plat du jour, le cubi…
La journée, certains bullent après les soirées arrosées, d’autres se baladent alentours.
Un petit canyon permet la grimpette dans une terre jaune-orange pour aller voir le coucher de soleil sur la vallée.
Nous, on a aussi testé la baignade avec les éléphants.
1h à faire les cons dans l’eau à dos de Mai, qui se secoue dans tous les sens, sans aucune chance pour nous de rester dessus !! Beau moment…
Après, il y a de belles cascades, des sources d’eau chaude, mais c’est la saison sèche, alors patauger dans 3 cm d’eau c’est quand même pas pas le mieux.
Paï aura été la seule ville si animée et touristique de la virée.
En s’en éloignant, on ne rencontre que des petites villes ou même villages au bord de la route principale ou un peu en marge.
Soppong, étape suivante, c’est tout à fait ça.
A peine 2 ou 3 guesthouses, le marché, quelques épiceries, et voilà ca c’est du roots !
En se baladant un peu autour, en s’enfonçant en deçà de l’axe principal, on rencontre des villages ethniques.
Souvent vêtus des habits traditionnels, ils reviennent des champs l’après midi, un gros panier d’osier sur le dos, rempli de la récolte du jour. Les femmes qui chiquent ont les lèvres rouges ou marrons.
Il n’est pas rare de tomber sur l’instant « salle de bain locale » du village, où adultes et enfants viennent délirer dans la rivière, sauter partout tout en se savonnant ou en envoyant des textos !
Un peu plus loin, en cherchant notre route, nous empruntons les chemins de traverse. Après beaucoup de « yes yes » et de hochements de têtes à notre question « c’est bien par là ? », il s’avère que ce n’est pas un raccourci, malgré le sentier de terre et de pierres, mais l’ancien chemin qui nous amènerait au point visé en 5h. Le paysage était sublime, les villages traversés d’une authenticité folle, mais le réservoir de la bécane nous dira que l’on ne peut pas passer par là, surtout qu’il commence à faire nuit et que l’on va bientôt avoir peur du moindre gecko. Cependant les visages croisés étaient souriants, et malgré notre présence étrange à la tombée de la nuit, jamais inquiétants.
Mae La Noi, dit la ville du « Oh que c’est bon de te voir après 4h de fracassage fessiers », avec ses 8 000 habitants (centre et campagnes compris), c’est là qu’il faut profiter des belles rizières, du calme de la région, des parties de pêche au filet en fin de journée, au rythme tranquille de ce qui ressemble plus à un village, entouré de belles collines.
Plus loin Mae Hong Son, près de la Birmanie, parait plus grande, plus active, moins charmante. Mais les paysages vallonnés, les temples un peu partout et le sourire de nos hôtes en font une étape agréable.
De nombreuses balades sont possibles depuis là, le sommet le plus haut de la Thaïlande n’est pas loin, et la frontière Birmane à quelques kilomètres seulement. A partir d’ici, bien d’autres villages sont à explorer, mais nous allons finir la boucle, la route redevient une 2 voies bientôt, et on va pouvoir enclencher cette 4eme vitesse.
Bah non, le destin en a décidé autrement, tu vas plutôt aller t’abriter dans la première station d’essence, là ca tombe sévère ! Avec le sourire toujours, on s’entasse, et on se marre, de ceux qui arrivent dégueulasses après une glissade dans la boue, de nous avec nos 2 chemises enfilées l’une par dessus l’autre. Bon ok on déconne on déconne, mais c’est toujours la même dehors, il va falloir se mouiller ! A moins que, comme d’hab’, ça passe vite, c’est souvent comme ça par ici.
Enfin ne restera qu’un bon souvenir, tout comme celui de cette semaine en 2 roues.
Le Nord de la Thaïlande est vraiment à faire, un peu loin des hordes de touristes, bien plus rustique et authentique, et bien sûr magnifique.
L’option mobyl’ est définitivement celle à retenir, puisqu’on peut aller et venir en toute liberté pour se construire notre propre histoire !
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waka
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