Rites et cérémonies en pays Toraja

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17 septembre 2013  posté dans ici et ailleurs, Sulawesi  avec 0 commentaire  tags

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Bienvenue en Pays Toraja, celui d’un groupe ethnique d’une région montagneuse du Sulawesi du Sud, en Indonésie.
Riziculteurs des hautes terres, leur population s’élève à 650 000 personnes.

Les Torajas sont renommés pour leurs rites funéraires élaborés, leur sites funéraires taillés dans les falaises rocheuses, leurs Tongkonan, maisons traditionnelles massives  aux toits en pointe qui rappellent ceux des Batak de Sumatra, et leurs sculptures sur bois colorés.

 

Les rites funéraires torajas sont d’importants évènements sociaux, qui durent plusieurs jours et auxquels assistent en général des centaines de gens. Nous avons eu l’occasion d’en voir deux, partagés entre l’horreur de ce qui nous semblait être un véritable massacre, puis la compréhension de cette culture et de ces rites qui participent à une organisation bien particulière de la vie de cette ethnie.

 

Les rituels mortuaires donnent lieu à de nombreux sacrifices de buffles. La gorge tranchée par un violent coup de parang (sorte de machette), ils tombent la plupart du temps en quelques secondes, mais la bataille pour la vie peut durer bien plus longtemps.
Les Toraja croient que les buffles accompagnent le défunt au pays des morts, pour l’aider à tenir son rang dans l’au-delà. C’est pourquoi dans les familles les plus aisées, on en sacrifie jusqu’à 40.
Etrange spectacle qui a lieu dans un calme olympien, tant du côté des spectateurs que du côté des animaux. Placides, les buffles qui voient leurs semblables se faire tuer, paraissent accepter leur sort et n’opposent aucune résistance…

 

La cérémonie a parfois lieu des années après la mort, le temps de réunir toute la famille qui peut vivre aux 4 coins de l’Asie et du monde, et de tout préparer.
Ce sera l’occasion ensuite de répartir toute la nourriture issue des bêtes sacrifiées, entre famille et villageois.

 

Les animaux n’étant tués qu’à l’occasion d’un décès, on comprend alors que cette apparente boucherie en est véritablement une, dans le sens propre du terme : c’est à ce moment là que l’on se procure de la viande, qu’on la découpe et qu’on la prépare pour la conserver. Ici, pas de grande surface, pas d’abattoir, et il faut bien nourrir cette population…

 

L’autre caractéristique unique est ensuite l’enterrement dans des tombes creusées dans les falaises, avec des balcons où sont posées des poupées à l’effigie des défunts, les Tau-Tau.
Enveloppée dans un linceul rouge et or, la dépouille est hissée le long d’un échafaudage, tandis que l’on ouvre la porte du caveau de la famille, fermé par un système de verrouillage secret.

 

Aujourd’hui, ces rituels et cérémonies valent toujours dans la culture Toraja.
Une découverte de taille pour nous, et le besoin de prendre le temps dans ce pays magnifique pour mieux en comprendre les habitudes, si différentes des nôtres.