Et si on vous racontait une de nos aventures les plus improbables ?
Elle commence avec un visa indonésien à faire prolonger pour rester plus longtemps à Sumatra, et elle se poursuit dans les méandres des galères administratives sans frontière, et des rencontres du 3e type qu’elles provoquent !
Quand on arrive à Padang, la première ville de la partie centrale de Sumatra, on se méfie. Tous les gens du Nord nous disent qu’ici, ce sont des voleurs, des arnaqueurs, des gens pas fiables. Alors quand on rencontre toute une série de personnes prêtes à nous aider pour tout et n’importe quoi, on passe notre chemin. Et puis vite, on en a marre de cette attitude. C’est pas la France ici, pas l’Europe, et puis pourquoi ne pas essayer après tout ?
Quand on rencontre Béni, un indonésien qui ramasse les ordures dans la ville, et qu’il nous propose un plan qui nous va bien, on se lance dans l’aventure : il a de la famille à Bukittingi, et elle peut nous aider, en se portant garante, à faire prolonger nos visas.
Et ben allez, on te suit Béni, on en connait un bon avec ce prénom, on peut pas se gourer
Résultat, on a vraiment bien fait, pas d’embrouille, pas de problème, mais alors… un monde plutôt pas en-chanté !
La « famille » de Béni, ce sont en fait des producteurs de musique traditionnelle locale, des vrais, avec tout le matos à la maison, les clips, la salle d’enregistrement. Ni une ni deux nous voila les oreilles remplies de choses bizarres, de beat ancestraux, de voix arrangées comme chez les Worlds Appart, bref, un carnage !
Mais on aura au moins appris à faire bonne figure, à se dandiner tant bien que mal l’air ravi, goûter tous les plats bizarres qu’ils nous proposaient (bananes frites avec du fromage râpé, ça vous dit ?), finir en habit traditionnel à la barmitzva locale pendant que les rock-star font leur show sur la scène, la totale !
2 jours dans ce bordel ambiant, entourés de tout un tas de gens, de mômes, de chats, de fourmis, de musique incessante mais vraiment pas enivrante, et bien sûr un bureau d’immigration qui n’y met pas du sien pour régler nos papiers au plus vite…
Résultat, on veut pas faire les malpolis, mais là on en peut plus, on met en avant nos casquettes de voyageurs pour s’extirper de tout ça le temps que les visas soient faits…
On file donc vers le lac Danau Maninjau, on s’enfile des tas de bières pour se remettre de nos émotions, SANS SON, et on se balade autour de cet autre lac volcanique où tout le monde vit de la pêche et des rizières.
Un peu de calme bon Dieu !
De retour à Bukittingi, on retrouve nos amis, on retrouve nos passeports en règle, et on peut continuer notre chemin, tout de même ravis de ces rencontres et de la générosité des locaux qui nous ont aidé, sans nous connaitre et sans rien demander.
Elle est belle, la vie en voyage…